Un peu de technique
Je vous propose de faire connaissance avec le vocabulaire de l'estampe. J'ajouterai quelques notions au fil du temps.
Qu'est-ce qu'une estampe ?
Ce texte est extrait du site de MANIFESTAMPE , Fédération Nationale de l’Estampe.
« Une estampe est une image imprimée. Œuvre originale au même titre que le dessin, la peinture, la sculpture ou la photographie, l'estampe peut être imprimée en exemplaires multiples.
Ainsi, une estampe originale est à la fois unique, dans sa matrice, et multiple dans ses épreuves.
Cette œuvre est conçue et fabriquée par un artiste qui réalise la matrice, imprime ou fait imprimer un certain nombre d’exemplaires et qui approuve l’impression par sa signature autographe.
De la gravure sur bois que pratiquaient les artistes du XVe siècle à l’image numérique actuelle, cinq siècles ont passé et ce moyen d'expression toujours renouvelé permet à la fois l'utilisation des manières traditionnelles par des artistes très contemporains ainsi que les dernières évolutions technologiques.
Les multiples possibilités techniques offertes aux artistes actuels, qu’ils soient graveurs, peintres, dessinateurs ou plus généralement plasticiens donnent à leurs créations d'estampes des possibilités infinies qui enrichissent leurs recherches.
Toutes les gravures sont des estampes, mais toutes les estampes ne sont pas des gravures. Le terme "estampe" est donc le terme générique pour désigner une œuvre imprimée à partir d'une matrice. »
Vous trouverez dans le blog quelques références d'artistes.
La collagraphie
Les différentes techniques d’impression impliquent la création d’une matrice qui est encrée et passée sous une presse (ou pas) de façon à transférer l’image de la matrice sur le papier (voir "Estampes").
En ce qui concerne la collagraphie le support de base de la matrice peut être carton, plexi, contreplaqué, métal… Tout matériau de faible épaisseur pouvant résister à la pression.
Le terme collagraphie est plutôt récent et vient du verbe grec ‘kolla’ qui signifie colle. C’est un terme descriptif, signifiant au premier degré une technique dont la matrice est créée à partir de collage. Mais, hautement expérimentale, cette forme d’impression ne se limite pas au collage.
Les images prennent forme en collant, gravant, grattant, pelant, modelant, en intégrant toutes sortes de matériaux qui n’ajoutent que très peu d’épaisseur au support : papiers texturés, bandes adhésives, cartons fins, colle PVA, médiums acryliques… Seule l’imagination met une limite aux possibilités.
La matrice est ensuite protégée par un vernis qui lui permet de résister aux multiples encrages et pressions.
Puis elle est couverte d’encre. Vient la phase d’essuyage avec chiffon, tarlatane, papier de soie... Les différents matériaux utilisés sur la matrice absorbent plus ou moins d’encre selon leur surface. L’essuyage permet de laisser apparaître motif, textures et tonalités. C’est une étape importante pour la qualité de l’impression.
Lorsqu’elle est prête, la matrice est posée sur la presse, face encrée apparente.
Le papier utilisé a été humidifié afin d’être assez souple pour bien aller chercher l’encre. Il est posé sur la matrice, puis recouvert d’un lange de feutre. Le tout passe sous la presse, qui grâce à la forte pression, permet au papier de bien imprimer les moindres détails.
Le relief présent sur la matrice gaufre le papier. C’est une des qualités de la collagraphie qui apporte de la profondeur et des textures intéressantes aux estampes.
Si différentes couleurs sont utilisées, elles sont appliquées sur la même matrice. Ainsi les tirages diffèrent ce qui donne à chacun un caractère unique. Les artistes utilisant la collagraphie mettent de plus en plus à profit cette caractéristique. Ils impriment des éditions variées : même matrice donc même motif, mais différentes couleurs. Ainsi l’artiste continue à créer en encrant ses matrices.