Ces dessins sont des transcriptions d’images perçues au cours de séquences émotionnelles intenses. Images chargées en symboles, certaines visionnaires. Leur intensité et leur persistance hors du commun m’amènent à les consigner dans un carnet afin d’en garder la mémoire. Parfois quelques traits et quelques mots peuvent suffire pour les raviver plus tard.

La première image apparait le 25 octobre 2007. Celle de l’épée survient le 27. Une voix l’accompagne, martelant le prénom Roseanne, ce qui génère une angoisse indicible.

Suite à un accident, le 30 octobre 2007 ma fille Roseanne entre dans le coma. Elle quitte ce monde le 4 novembre.

Après ce drame, je mets en suspens mon travail artistique (sculpture, estampes, land art, enseignement) et déménage en Angleterre pour deux ans, afin de rejoindre mon autre fille, Sarah, qui poursuit des études musicales.

Transcrire ces images devient alors pour moi une nécessité vitale. J’entreprends de restituer le plus fidèlement possible chaque séance visionnée. J’en viens donc à une expression figurative, m’inquiétant dans un premier temps du rendu de certaines transcriptions. Mais par fidélité à l’évidence de ces perceptions, je décide de passer outre et me consacre à cette nouvelle exigence à partir de mai 2008.

Je transcris les images dans un ordre chronologique,  sauf  celles de la ‘Barque’ et du ‘Juge’, perçues plus tard, mais dont le sens résonne fortement en moi. Le ‘Juge’ n’a jamais été terminé, une force, hors de ma volonté, paralysant ma main.

Pendant cinq ans suivront d’autres images, toujours enregistrées dans des carnets dédiés.

De retour en France (2010), tout en reprenant le travail d’impression, je continue les dessins sporadiquement. Avec le ‘Juge’, en 2013, se termine cette période.

Sur cette page les dessins aboutis sont précédés par les croquis correspondants, parfois très succincts.

Les dessins sont à la mine de plomb et aux crayons de couleur sur format raisin.